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7 janvier, 2012

Pourquoi l’Ecole ?

Classé sous Politique — yrepnomis @ 17:19

Pourquoi envoie-t-on les enfants à l’Ecole ? La question peut sembler idiote, mais, en réalité, elle est très complexe. La première preuve de sa complexité est que tout le monde ne donne pas la même réponse. Beaucoup de gens disent que l’Ecole permettra à leurs enfants de réussir dans la vie, idée partagée par certains jeunes. Réussir dans la vie signifie, ici, trouver un métier qui paie bien. Quand on est simple ouvrier, ou caissière, ou femme de ménage, on dit à ces enfants de bien travailler à l’Ecole pour faire quelque chose de mieux. Autrement dit, des gens qui ont honte de ce qu’ils sont demandent à leurs enfants de faire autre chose.  L’Ecole servirait donc de passerelle vers la réussite sociale.

Pourtant, les professeurs et les gens qui s’intéressent à la pédagogie ne sont pas d’accord avec cette conception de l’Ecole. En effet, les professeurs, surtout ceux des matières littéraires, disent qu’on ne va pas à l’Ecole pour trouver un métier. Il faut comprendre leur point de vue. Connaître la littérature et l’Histoire ne rapporte pas beaucoup d’argent. Si on allait à l’Ecole uniquement pour faire fortune, ces matières pourraient disparaître. C’est d’ailleurs ce que certaines personnes voudraient, comme Claude Allègre. Mais vous aurez observé que son discours n’a pas enthousiasmé les enseignants. Se pose alors un problème. Si on ne va pas à l’Ecole pour trouver un métier, à quoi sert-elle ?

L’Ecole est utile à plusieurs points de vue. Elle permet effectivement d’accéder à certaines professions, mais elle offre aussi la possibilité de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Cette affirmation va peut-être vous surprendre. On vit avec l’image d’une Ecole qui ne transmet que des savoirs abstraits, donc sans rapport avec le monde sensible. Mais il faut se méfier de toute conclusion hâtive à ce sujet. L’abstrait et le concret sont liés. Preuves en sont les propriétés mathématiques qui peuvent expliquer des phénomènes physiques alors que leur compréhension demande une certaine capacité d’abstraction. La voie pour comprendre le monde réel passe donc par l’acquisition de certaines notions intellectuelles, donc abstraites. L’apprentissage des mathématiques, des sciences expérimentales, de la littérature et de l’Histoire permet donc à l’élève de mieux comprendre le monde qui l’entoure. On peut être frappé par le nombre de personnes qui ne comprennent pas les débats politiques en raison d’un manque de connaissances historiques, économiques, sociales et/ou linguistiques. Il faut donc s’instruire pour mieux appréhender la réalité, et non uniquement à des fins financières. L’instruction permet de comprendre les phénomènes techniques, naturelles et sociaux. C’est pourquoi on a raison d’envoyer nos enfants à l’Ecole.

Ce qui est discutable, en revanche, ceux sont les méthodes employées par ceux qui sont payés pour instruire nos enfants. Les enseignants modernes, en effet, choisissent des procédés plus que contestables pour aider les élèves à assimiler le programme. De ceux qui n’écrivent pas au tableau à ceux qui sont hystériques en passant par ceux qui ne donnent aucun travail à leurs élèves, il y aurait matière à débat. Cela devrait occuper le premier plan de la campagne présidentielle de 2012, car l’instruction (qu’on appelle malheureusement « éducation ») est un pilier de notre société. Je vous invite à ce sujet à lire le blog de Natacha Polony, dont les idées sur ce sujet sont brillantes. Bonne lecture!

2 juin, 2011

Essai sur les années 90

Classé sous Politique — yrepnomis @ 20:07

La nouvelle est tombée, les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus soixante-huitards. En effet, une enquête des années 2000 avait fait de Nicolas Sarkozy la personnalité préférée des jeunes. Pourtant, ce phénomène est plus ancien. Les jeunes sont devenus réactionnaires dans les années 90.

Les années 90 se caractérisent par plusieurs phénomènes : socio-politiques et de mode. La percée du Front National et la popularisation de son discours ont débuté à cette époque. Les années 90 ont aussi vu le succès de tendances apparues dans les années 80 : le rap et les jeux vidéos. Chacun se rappelle de l’année 1998, où la radio Skyrock a décidé de mettre presque toutes ses billes dans le rap, ce qui lui valut un franc succès. On se souvient aussi du succès de consoles comme la Super Nintendo ou, a fortiori, la Playstation. Pourtant, à cette même époque, les adultes dénigraient ces phénomènes. Les jeux vidéos et le rap étaient vus comme des loisirs devant leur succès aux caprices de la mode, n’intéressant que les jeunes, et étant indignes de l’intérêt des adultes. Quant au Front National, il était montré comme un parti méchant, qu’il fallait combattre et qui ne pouvait séduire que les idiots. Les journalistes avaient pris l’habitude d’agresser Lepen, laissant entendre qu’il était interdit de penser comme lui. Cependant, ces phénomènes ne se sont pas dissipés. Au contraire, ils ont grandi, jusqu’à être acceptés. Comment les comprendre ? De quoi parle le rap ? Que procurent les jeux vidéos à leurs utilisateurs ? Qu’est-ce qui motivent les jeunes à voter Front National ?

Ce qui est intriguant, c’est que ces questions ont été mises en sourdine pendant la décennies 1990, pour tomber du ciel comme une bombe dans les débats des années 2000.

Le rap est né aux Etats-Unis dans les années 80. Comme tout ce qui vient de là-bas, il s’est imposé au reste du monde très rapidement. Mais c’est seulement dans les années 90 qu’il est devenu populaire. La décision de Skyrock, de passer 90% de rap, a permis à ce-dernier de sortir du « ghetto ». Et quand le rap français s’est développé, une seconde étape a été franchie, puisque les auditeurs ont pu comprendre le discours des rappeurs. Le contenu du rap a d’ailleurs alimenté les polémiques, surtout chez les féministes et les syndicats de policiers. Cependant, résumer le rap à un discours sexiste et anti-policier serait réducteur. En cherchant bien, on trouve chez les groupes de rap des contenus différents et méritant qu’on s’y attarde. A titre d’exemple, on citera la chanson « Que faire ? » de 2 bal 2 neg. C’est une excellente narration sur les rapports père-fils. Le morceau parle d’un garçon qui veut faire de la musique alors que son père s’y oppose.

Le début de la chanson est très beau : « Il me disait souvent qu’il désirait fuir, qu’il voulait s’éloigner [...] oui, il songeait à partir. » On notera des qualités littéraires chez les auteurs : le fait de laisser le protagoniste anonyme crée un mystère, ce genre de mystère qui fait le charme d’un film. Le fait, aussi, d’avoir évité les répetitions (désirer, vouloir, songer), montre une bonne maîtrise de la plume. Enfin, le fait de parler à l’imparfait donne l’impression d’entendre une histoire d’autrefois, comme celles que racontent les grands-mères à leurs enfants. La chanson continue par : « Mon ami était prisonnier de son esprit » ce vers, tiré peut-être de Malcolm X, empreinte à la philosophie « new age », encore à la mode à cette époque.

La première observation que l’on peut faire, c’est que cette chanson traite d’un sujet très à la mode pendant les vingts dernière années du vingtième siècle : les disputes entre parents et enfants. On pourrait croire que la chanson est progressiste, mais c’est faux.Le deuxième couplet commence par : « Quand une mère meurt il ne reste plus de parent ». Ici, on a à faire à une remarque sexiste, la mère a un rôle particulier dans l’éducation. Seule la mère s’occupe de l’enfant. On voit bien la différence entre les rappeurs d’une part, et les hippies et les punks d’autre part. Les rappeurs ont toujours honoré la famille, rappelé l’importance d’être en paix avec ses parents. A ce titre, ils sont réactionnaires, car les courants de pensée précédents dénigraient la famille et prônaient la disparition de l’autorité parentale. Cependant, les auteurs expriment un certain progressisme quand ils fustigent l’attitude intégriste du père : « Il joue à cache-cache, il se cache derrière sa Bible ». Ici, ils sont modernes car ils critiquent la religion. Mais un autre passage pourrait être interprété comme raciste : « Semblable à la majorité des pères africains, la religion dans sa maison dominait le terrain ». Critiquer à la fois les étrangers et la religion, cela exprime bien la lutte entre idées modernes et idées traditionnelles qui se déroulait dans l’esprit des jeunes des années 90. On se trouve face à un texte ambigu, qui représente avec honneur l’esprit de la décennie 90.

Le succès du rap n’a pas éclipsé celui des jeux vidéos. Alors que les Américains avaient inventé les premiers  jeux à support informatique dans les années 1950, c’est seulement dans les années 80 que les japonais les ont rendus populaires. Personne n’a oublié Super Mario Bros, le premier épisode de la fameuse série, qui a marqué les esprits autant qu’il les a égayés. Partant d’une idée simple mais efficace, le jeu met en scène un personnage qui doit parcourir une chemin semé d’obstacles pour retrouver une princesse. A l’époque, peu ont remarqué à quel point le concept du jeu s’inspirait des contes de fées : une princesse, un héros et des créatures magiques. Cela explique pourtant le succès du jeu auprès des enfants. Les autres raisons sont des décors colorés, une musique rythmée et une difficulté très bien graduée. Ce chef-d’oeuvre a cependant des défauts : il est trop difficile, peu de gens ont passé le dernier niveau, il est très répétitif, les notions de choix et d’exploration sont complètement absentes et l’absence de sauvegarde pose problème vu la longueur du jeu.

Nintendo a corrigé ces défauts dans deux autres jeux : Zelda et Megaman. Avec la légende de Zelda, on découvre un jeu où l’on peut explorer un univers. Cette possibilité est très stimulante pour le joueur. Les enfants du monde entier ont pris plaisir à visiter les coins et recoins des labyrinthes de Zelda. Dans Megaman, deux choses interpellent le joueur. On peut passer les niveaux dans n’importe quel ordre et les pouvoirs du personnage évoluent. On découvre alors une liberté qu’on ne connaissait pas jusqu’alors. De plus, avec la notion d’évolution, jouer à un jeu vidéo devient aussi stimulant que d’élever un animal. On comprendra donc que les jeux vidéos apportent aux jeunes un sentiment d’aventure et une stimulation fournie par des épreuves difficiles et originales. Les jeux ont ensuite évolué pour atteindre une sophistication difficilement imaginable au début des années 90. Mais ils n’ont pas perdu l’imagination et la poésie qui ont fait leur succès.

Parallèlement, dans le monde politique, une nouvelle étiquette se faisait entendre : celle du Front National. Longtemps critiqué, ce parti a su imposer ses idées et son style à une société en pleine déroute. A tel point que les autres partis doivent s’en inspirer pour être populaires. Mais si le Front National a si bien duré, c’est parce-qu’il a évolué. Autrefois, Jean-Marie Lepen était très à droite, il prônait la liberté du patron contre le socialisme. C’est dans les années 90 qu’il a introduit une touche de social dans son discours. Lepen a su méler gauchisme et xénophobie avec brio. Il a expliqué que les Français étaient de plus en plus pauvres, et que la cause de la misère était l’ouverture des frontières. Le capitalisme international et l’immigration sont devenus les ennemis du peuple. Cette thèse a-t-elle séduit les Français ?

Dans un premier temps, elle fut montrée comme monstrueuse. Un vaste rejet illusoire a été organisé pour contrer le succès grandissant du Front National. Je dis « illusoire » car, en réalité, Le FN n’était pas rejeté. Son score n’a fait que grandir dans les années 90, pour atteindre les 20% dans les années 2000. Les statistiques ont montré que les jeunes étaient le premier public du Front National. Ce qui s’explique par l’échec de la politique des internationalistes et l’effondrement de certains mythes modernes. Le constat est sans appel, les années 90 ont laissé de belles choses, mais ont sonné le glas de l’idéologie de mai 68.

15 mars, 2011

The castle in the sky

Classé sous Imagination — yrepnomis @ 18:30

           A man was certain there was a castle in the sky. He was so sure that he was constantly talking about it with his people. With the help of a telescope, he was daily examining sky to see this mysterious castle. But, as he was seeing nothing, he was sad. Others thougt he was mad. He was laughed by them. However, he did not change his mind. Durings dinners, he was saying loud and clear that a castle was in the sky. According to him, people of this castle was stronger, more beautiful, more clever and kinder than Earth’s people. Ignoring what to do, he decided to look for and to find the castle, to go in and back in order to know the truth. He needed to build a ladder big enough to reach sky.

         He hardly worked during one year and the ladder was finally built. It was so big that people were impressed. No one laughed at him anymore. Now, he had only one thing to do, go up with the ladder. He went up, so high that he passed clouds. He felt to see something grey and said : « this is the castle ! » But, as he tryed to reach it with his arm, the ladder moved and the man fell on one thousand miles. He was dead now. People said : « He was a mad man who believed a castle was in the sky ».

        At the same time, in the sky, a man was believing there was people under clouds. He was said to be mad.

14 mars, 2011

Petit conte : Le château dans le ciel

Classé sous Imagination — yrepnomis @ 19:27

         Un homme était persuadé qu’il y avait un château dans le ciel. Il en était si convaincu qu’il ne cessait d’en parler à ses semblables. A l’aide d’une lunette, il scrutait le ciel quotidiennement pour voir ce mystérieux château. Mais, ne voyant rien, il était triste. Les autres le prennaient pour un fou. On riait de lui. Pourtant, il ne changeait pas d’avis. Pendants les banquets, il affirmait haut et fort qu’un château se trouvait dans le ciel. Les gens de ce château, selon lui, étaient plus forts, plus beaux, plus intelligents et plus gentils que ceux qui habitaient sur terre. Ne sachant que faire pour persuader ses semblables, il décida de chercher et de trouver ce château, d’y aller et d’en revenir pour savoir le vérité une fois pour toute. Il lui fallait alors construire une échelle, assez grande pour atteindre le ciel.

         Il travailla jour et nuit pendant un an et l’échelle fut construite. Elle était si grande que les gens étaient très impressionnés. Plus personne ne critiquait notre homme. Maintenant, il n’avait plus qu’une chose à faire, monter sur l’échelle. Il monta, si haut qu’il dépassa les nuages. Il crut voir une forme grise et dit : « C’est le château ! » Mais, comme il tendit le bras pour l’atteindre, l’échelle bascula et l’homme tomba de mille mètres. Il était mort, désormais. Les gens disaient alors : « C’était un fou qui croyait qu’il y avait un château dans le ciel ».

        A la même époque, dans le ciel, un homme croyait qu’il y avait un peuple en-dessous des nuages. On le prennait pour un fou.

27 février, 2011

I hate my job!!

Classé sous Vie perso — yrepnomis @ 18:25

Je vous ai dit que j’étais content d’avoir trouvé un poste de fonctionnaire mais en fait ce n’est pas aussi simple. Evidemment je ne regrette rien. C’est beaucoup mieux que d’être au chômage, je gagne ma vie et tout et tout… Mais il se trouve que mon métier ne me plait pas du tout. D’abord parce-que c’est un travail dont on ne voit pas l’utilité. Le degré d’abstraction est tel que je n’arrive pas à dire ce qui se passerait si le travail n’était pas fait. En gros c’est tout l’opposé du travail manuel. On ne sait pas pourquoi on travaille. Mes collègues sont très sympathiques mais ça ne me permet pas de comprendre ce que je fais. J’apprends les procédures par coeur pour faire les choses correctement, mais je ne comprends pas ce que je fais. Je ne comprends ni le sens ni l’utilité de ce que je fais. C’est très déprimant. Je voudrais changer de métier assez vite mais ça ne sera pas facile vu la conjoncture actuelle.

Voila, je vous tiendrait informés en temps voulu.

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